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ESSAI DE GÉOMÉTRIE RATIONNELLE, par M. J . - F . BONKEL, professeur honoraire du L)'cée de Lyon. — Lyon, 1891, J. Palud, rue de la Bourse, 4. ET Essai nous paraît avoir, au point de vue philosophique et même pédagogique, une importance extrême. Il y a cent ans, personne ne mettait en doute la certitude de la géométrie, bien qu'il y restât dans les principes quelques vérités indémontrées, telles que la définition delà ligne droite, celle du plan, celle des parallèles. Bertrand de Genève, Legendre et d'autres géomètres ont tenté, par des chemins détournés, de ramener ces trois desiderata à deux. Or, voici un opuscule qui nous assure qu'il n'y a pas de détour à prendre, que tout est bien à sa place dans la vieille géométrie classique, que les programmes officiels français satisfont pleinement à la raison, sans lacune, sans postulatum indémontrable. Cela vaut la peine d'être écouté attentivement. Il n'y a que deux sortes de géométrie : la géométrie théorique et la géométrie pratique, la seconde n'étant que la réalisation matérielle et approchée de la première. Dans la première, la raison universelle nous fournit l'idée de grandeur croissante ou décroissante à l'infini, et, par suite, de deux grandeurs égales ou inégales. M. Bonnel en tire stricte- ment qu'entre deux points, donnés dans l'espace, il existe au moins une ligne plus courte que toutes les autres, et qu'il ne peut pas en exister deux, à moins que tous les points intérieurs d'un volume fini ne soient à la même distance d'un point quelconque d'une surface finie, ce qui