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                           « MIRABEAU »                         267

 odieux de ce mot. M. Désiré Nisard avait soutenu cette même
 thèse il y a quelque quarante ans ; si l'on compare les deux
 plaidoyers, on reconnaîtra que le nouveau biographe de
Mirabeau est un avocat plus délié, plus ingénieux, plus
 utile à son client que l'ancien professeur de Sorbonne.
    Mais j'arrête ici cette analyse trop longue et pourtant
incomplète ; je ne détacherai plus de fragments de tant de
belles pages qu'on hésite à mutiler et qu'il faut lire toutes
entières. Sainte-Beuve, qui s'était essayé à ce beau sujet             '
de Mirabeau, qui en avait éclairé ou deviné toutes les par-
ties obscures, a déclaré difficile de le traiter brièvement et
complètement :
    « Aborder Mirabeau en plein serait une rude tâche,
 « dit-il., et il n'est pas de ceux qui se laissent prendre de biais
 « et qu'on effleure (3). » Cette rude tâche, M. Rousse l'a
entreprise et achevée sous la forme la plus concise. Il n'a
pas cherché à prendre Mirabeau de biais, non plus qu'à
l'effleurer ; il l'a hardiment abordé « en plein », et dans ce
petit volume il nous présente tout l'homme, tout l'écrivain,
tout l'orateur, tout le politique.


                                   Edouard DE VILLENEUVE.




  (3) Causeries du Lundi, t. IV.