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                 AUX XVe ET XVIe SIÈCLES                 359

d'assez mauvais aspect, imitant de loin le gothique. En
1471, les premiers imprimeurs Strasbourgeois imaginèrent
le gothique pur, à traits lourds et allongés, qu'on surchargea
bientôt d'abréviations et que l'on rendit aussi désagréable à
l'œil que pénible à la lecture.
   Du mélange des caractères semi-gothiques et des ronds
ou romains, également employés presqu'à l'origine, on
forma l'écriture bâtarde, dont l'allemand Heilmau se servit
le premier en 1490.
    Enfin, un peu plus tard, les Aides de Venise adoptèrent
les lettres italiques.
    Par suite de la difficulté des communications, des guerres
perpétuelles et de l'indifférence intellectuelle qui régnait
alors, l'imprimerie mit de longues années à se répandre à
travers l'Europe. Elle ne s'introduisit à Paris qu'en 1469
seulement !
    En 1475, Barthélemi Buyer, d'une famille riche et
 honorée de Lyon, conseiller de ville, demeurant sur le
 quai de la Saône, près des Augustins, fit venir Guillaume
 Régis ou le Roy imprimeur (l'histoire ne dit pas où, mais
 c'est probablement à Paris), et l'établit dans sa propre
 maison. Il y publia la même année le Compendium reveren-
 dissimi Lotharii cardinalis et trois ans plus tard la Légende
 dorée, de Jacques de Voragine. C'est donc par erreur que
 quelques bibliographes ont cru que Buyer était seulement
 imprimeur. Dès lors l'impulsion était donnée : en 28 ans,
 50 typographes vinrent s'établir dans nos murs.
    La gravure sur bois qui, en Allemagne, remontait au
 moins à la fin du xive siècle, ne fit son apparition en Italie
 qu'en 1467. Sous le règne de François I er , des artistes ita-
 liens l'introduisirent en France.
    Cependant le plus ancien livre français, orné de gravures