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                       SUR LE BEAUJOLAIS                      307

de Paris, on estimait de 150 à 200 millions les bâtiments et
terrains occupés par les couvents. M. Léonce de Lavergne,
dans son livre sur l'Économie rurale de la France depuis 1789,
dit que les revenus des biens du clergé, au moment de leur
confiscation, étaient de 60 à 70 millions. Dans la discussion
de la loi sur l'abolition des vœux monastiques (13 février
 1790), il fut constaté que les personnes de tout ordre qui
prenaient part à cette fortune étaient au nombre de
soixante mille environ. Ce qui donnerait pour chacun un
revenu annuel un peu supérieur à 1,000 francs, mais le
partage n'était pas égal. Les riches prébendes que cumu-
laient quelques abbés privilégiés, diminuaient singuliè-
rement la part des autres.
   Ce qui ressort en définitive de la Déclaration du Chapitre
de Beaujeu de 1728, c'est que sa fortune, au moment de
sa suppression, était assez médiocre.
   La Déclaration révèle d'autres faits d'un intérêt plus local.
Elle débute par la description des lieux où s'élevaient jadis
l'église collégiale et les maisons du Chapitre. Avec ces
renseignements, M. l'abbé Longin a pu reconstituer le plan,
qu'il publie, de l'église démolie en 1793, au ras du sol, et
dont il ne reste aucune trace. Il a prouvé que, suivant
l'usage autrefois suivi, mais contrairement à une fausse
tradition qui s'était établie dans le pays, l'église était orientée
au levant ; que le mur voûté qui subsiste encore ne suppor-
tait pas, comme on le croit généralement, le chevet de
l'église, mais la sacristie qui était adossée au collatéral
nord, et dominait la ville du haut d'un mur de soutènement
de vingt-six pieds et demi. Il s'est aidé dans ce travail de
reconstitution, des indications puisées dans un autre docu-
ment publié par lui : Les procès-verbaux de la visite de ï'église
collégiale de Notre-Dame de Beaujeu en 1787.