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                     LOUIS XIII ET RICHELIEU                         295

rendent auprès de Vostre Majesté pour le sujet que
dessus (37). »
    Malgré une indisposition qui lui était survenue, la reine-
mère quitta Lyon le mardi 22 octobre, et se trouva pro-
bablement à Roanne le 23, pour le conseil. On n'a pas
d'informations sur la délibération qui dut avoir lieu ce
jour-là ; on connaît seulement les mesures qui suivirent.
    Richelieu fît rédiger par Bouthillier les lettres de désaveu ;
 elles furent écrites et envoyées après le conseil et par consé-
 quent après le 22 ; mais comme elles portaient la signature
 officielle du roi, et que le roi avait quitté Roanne le 22,
 elles furent datées de ce jour-là, afin que la signature ne fût
 pas démentie par la date.
   On vit alors combien était grande la puissance de Riche-
lieu. Seul contre toute la Cour et les autres ministres, il
il avait été d'avis de désavouer le traité de Ratisbonne, et
son avis prévalut. Le roi, il est vrai, se portait bien. Non
seulement Richelieu triompha, maison trembla de nouveau
devant lui.
   Bouthillier avait à peine appris que le traité qu'il avait tant
vanté était désapprouvé par Richelieu, qu'il s'empressa de
le désapprouver aussi et de se désavouer lui-même. Comme
on l'a déjà dit, la lettre de ratification destinée à de



   (37) AVENEL. III. 946-947. Cette lettre, écrite le 21 octobre, à un
 moment où, d'après M. Fagniez, Richelieu n'aurait encore reçu que le
 résumé peu fidèle de de Léon, ne montre pas du tout l'intention de
 Richelieu trompé, de ratifier le traité, et on ne doit pas s'étonner qu'il
 ne parle pas de désaveu, car il aurait pu par là indisposer la reine qui
 était favorable à la paix ; et écrivant à Bouthillier le lendemain, il lui
 recommande de ne témoigner à personne que le traité soit bon ou mau-
 vais. (Voir AVENEL. III. 954-955-)