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                 AUX XVe ET XVIe SIÈCLES       '          361

les pointes et les angles des jambages comme chez les
 Allemands. En outre, les lignes sont admirables de régu-
larité, l'encre et le papier irréprochables : même de nos jours
il serait difficile de faire aussi bien.
   La transformation du gothique en ronde se poursuit
peu à peu durant les premières années du xvie siècle.
    Estienne Baland de Lyon donne à ce mouvement une
vigoureuse impulsion. Les caractères perdent en partie
leurs appendices, et nous avons dans ceux de Guelques,
adoptés par Etienne Dolet, qui probablement lui acheta son
matériel, un type charmant, qui mériterait d'être tiré de
l'oubli. Ce n'est déjà plus le gothique bâtard, mais les
flexions des jambages, leurs brusques terminaisons, la forme
spéciale des x, des z et des y, donnent à ces caractères une
élégance particulière, qui les a fait choisir à cette époque
pour les œuvres les plus soignées de la typographie.
    Nous avens dit plus haut que Gutenberg et ses contem-
porains se servirent d'abord de caractères carrés imitant tant
 bien que mal le gothique. Un peu plus tard, un français,
Nicolas Jenson, qui était allé s'établir à Venise, forma ses
 majuscules des capitales de l'écriture romaine et prit dans
les lettres latines, lombardes et saxonnes, les nouveaux
caractères de forme ronde, simple et agréable, qu'il nomma
romains. Telle est l'origine du caractère connu sous le
nom de Cicéron, qu'employa le premier Schoëffer, à
 Mayence, en 1462, pour les Offices de Cicéron, et dont il a
gardé le nom dans la suite.
    A Lyon, vers le commencement du xvie siècle, on impri-
mait donc encore en gothique-bâtard, en caractères ronds
dits romains, et avec ces lettres semi-rondes dérivant du
gothique dont nous venons de parler.
    Alors parurent une série d'imprimeurs, artistes de pre-