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critiques adressées au système de Wagner, et il démontre que les inno -
vations de Wagner sont moins nouvelles et moins radicales qu'on le
croit généralement. En somme, les procédés de Wagner se présentent
comme une conquête définitive de l'art de notre siècle. — M. le Pré-
sident fait observer que les plus grands admirateurs de Wagner sont des
Français ; mais certains critiques d'art ont poussé, à cet égard, l'admi-
ration à l'extrême. En réalité, si, sous certains rapports, Wagner a fait
faire de réels progrès à l'art dramatique, il a eu d'illustres devanciers,
qu'on ne saurait mépriser. Dans tous les cas, il est impossible d'admettre
que Wagner soit le premier des compositeurs.

   Séance du 10 novembre 1891. — Présidence de M. Morin-Pons. —
M. Clair Tisseur, membre titulaire, est inscrit, sur sa demande,
au nombre des membres émérites. — M. Coutagne donne lecture de la
fin de son étude sur Wagner. Laissant de côté l'examen technique de
l'œuvre de ce compositeur, il aborde immédiatement l'analyse des
principaux opéras de Wagner ; à savoir : 1° Rienzi, oeuvre tirée du
roman de Bulwer. La partition, en est considérable et renferme des
parties d'une haute inspiration, et, notamment des chœurs populaires.
2° Le Vaisseau fantôme. C'est en quelque sorte une simple ballade trans-
portée sur la scène. Au point de vue musical, l'influence de l'art
romantique s'y fait remarquer dans une large mesure ; 3° Le Tannhauser,
récit des aventures d'un chevalier perdu dans les montagnes, avant de
se rendre à Rome, pour obtenir le pardon de ses fautes. Le thème en
est très varié, au point de vue musical. Mais l'œuvre entière présente
une grande inégalité de style. 40 Lohengrin, la plus populaire des
œuvres de Wagner, mérite sa grande réputation, car elle est le fruit
d'une imagination encore jeune. Certaines parties renferment des lon-
gueurs, mais le troisième acte est irréprochable, et plusieurs scènes sont
d'un pittoresque achevé. Le sujet est emprunté à une légende du
Moyen Age, vague réminiscence de la fable de Psyché. 50 Tristan et
Isolde, sujet informe, emprunté à une légende du pays des Cornouailles,
œuvre bien allemande par ses longueurs, mais d'un style musical très
riche. 6° Les Maîtres chanteurs de Nuremberg, épisode de la vie de
Nuremberg, au xvie siècle, que l'on peut considérer comme le pendant
 bourgeois de Tannhauser. Se distingue par ses chœurs nombreux et la
 puissance de l'orchestration. Mais bien nombreuses sont les Å“uvres
 françaises d'un style plus gracieux et plus artistique. 7° L'Anneau du