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334                     SOCIÉTÉS SAVANTES

 Niehelung, Å“uvre colossale, renfermant quatre drames lyriques, dont
un seul a la longueur d'un opéra ordinaire. C'est l'histoire de Sigfrid,
héros danois ou germain, empruntée à l'Edda Scandinave et rajeunie
dans les Niebelungs. Cet opéra n'offre que de longues scènes dialoguées,
et on peut dire que ce n'est pas une œuvre faite pour le théâtre. 8° Le
Crépuscule des Dieux, œuvre analogue au Sigurd de M. Reyer. 90 Par-
sifal. Le monopole de la représentation de ce drame appartient exclu-
sivement au théâtre de Bayreuth. Le sujet est emprunté à un ancien
poème étudié dans la thèse du doctorat de M. Heinrich. Mais la musique
diffère de celle de tous les autres opéras de Wagner. C'est la plus ori-
ginale et la plus soignée de ses œuvres. — L'orateur termine en se
demandant quelle place sera assignée à Wagner, dans l'histoire de l'art.
Cette place sera assurément grande, mais le moment n'est pas encore
venu de la fixer d'une manière précise. Quant au théâtre de Bayreuth,
malgré son grand succès, il renferme en lui-même le principe de sa
décadence et de sa fin. Car les auditeurs s'inspireront de toutes les
innovations qui sont bonnes, pour les transporter ailleurs.

  Séance du IJ novembre 1891. — Présidence de M. Morin-Pons. —
M. Arloing fait hommage des ouvrages suivants, au nom de M. Chau-
veau : i° Sur la fusion des sensations chromatiques perçues isolément par
chacun des deux yeux ; 2° Sur la transformation des virus, à propos des
relations qui existent entre la vaccine et la variole. — M. Caillemer fait
aussi hommage, au nom de M. le docteur Lacassagne, de deux volumes
renfermant les comptes rendus des travaux du Conseil d'hygiène
publique et de salubrité du département du Rhône. — M. Caillemer
donne ensuite lecture, au nom de M. Clair Tisseur, absent, d'une
notice sur Jean-Michel Grobon, peintre lyonnais. Né en 1770 à Lyon,
où il mourut au mois de septembre 1853, Grobon fut l'un des fondateurs
de l'école de peinture lyonnaise. Mais on possède bien peu de rensei-
gnements sur lui, tant cet artiste aima à s'effacer et à vivre dans l'iso-
lement. Nommé membre de l'Académie dès l'âge de 30 ans, il n'y fit
jamais aucune communication, et quand il mourut, c'était déjà un
oublié. Comme peintre, Grobon ne procède de personne ; après avoir
appris de Grognard les premiers éléments du dessin, il n'eut pas d'autre
maître que la nature. Dechazelle favorisa ses premiers essais, en lui
communiquant quelques tableaux de peintres hollandais, qu'il copia, et
dont il s'assimila promptement la manière. De là son Petit Rémouleur et