Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                           SUR LE BEAUJOLAIS              309

   Le chœur, garni de vingt-huit stalles, était fermé par un
jubé. L'église avait deux clochers, le plus petit au dessus du
chœur ; l'autre était une belle tour couverte de lames de
plomb, construite en 1535 et renfermant six cloches, don 1
une pesait 4,587 livres (3).
   On voyait à l'intérieur de l'église quatorze chapelles, que
de pieux fondateurs avaient édifiées, quelques-unes avec un
grand luxe. La chapelle de Sainte-Marguerite, fondation de
Pierre de Thélis, doyen, en 1331, placée en haut du colla-
téral droit, avait sa voûte « ornée d'arcs doubleaux, de culs
de lampe, chargée d'écussons, de sculptures et de devises ».
Un rétable formé de plusieurs panneaux de bois, peint en
1540, et représentant différents genres de martyres, y méri-
tait l'attention des visiteurs.
   La chapelle de Notre-Dame de Grâce, fondée par Louis
de Saint-Romain, en 1516, était remarquable par son rétable
en pierre et sa voûte c d'un travail précieux dans le plus
beau genre arabesque. » Elle était située en haut du colla-
îéral gauche et faisait face à la chapelle de Sainte-Margue-
rite. Il existe à Beaujeu, dans le vestibule d'une maison qui
fait l'angle de l'ancienne place Beurie, construite en 1793
avec les démolitions de l'église collégiale, un fragment de
sculpture qui, à n'en pas douter, est un reste du rétable de
Notre-Dame de Grâce. C'est une élégante tourelle en pierre
de 1 mètre 50, percée d'ouvertures que garnissent des gril-
lages et des portes curieusement travaillées. A moitié de sa
hauteur, sur une galerie en encorbellement, figurait une suite
de personnages aujourd'hui mutilés. Ce débris de la collé-
giale de Beaujeu, par son genre d'ornementation et le fini


  (3) Louvet. Histoire du Beaujolais, chap. v.
  N° 5. — Novembre 1891.                             22