Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
3o8                  NOUVELLES ETUDES

   Dès l'année 1780, la suppression du Chapitre de Beaujeu,
par voie d'extinction, avait été prononcée par lettres
Royales sur les instances d'une femme ambitieuse, jouis-
sant de grandes relations à la Cour, Madame de Ruffey,
abbesse du Chapitre noble des chanoinesses de Salles, qui
avait obtenu que les biens du Chapitre supprimé seraient
réunis à ceux de son abbaye.
   L'évêque de Mâcon nomma un commissaire pour
informer sur cette suppression et en préparer l'exécution.
Celui-ci se transporta le 16 mars 1784 au château de Beaujeu
et commença ce jour-là, dans l'église collégiale et ses dépen-
dance, une visite qui dura quatre jours. Ce sont les procès-
verbaux de cette visite, contenant la description des
chapelles, des vases sacrés, des tableaux, des statues et
autres objets renfermés dans l'église et dans la sacristie,
que M. l'abbé Longin a retrouvés au dépôt des archives du
département.
   Dans son Histoire du Beaujolais, Louvet, historien
du xvne siècle, écrit à propos de Notre-Dame de Beau-
jeu, « qu'il a vu fort peu d'églises cathédrales ou collé-
giales où l'office soit mieux fait ; que c'est une fort belle
église, d'une admirable structure, ornée de fort belles
chapelles, de belles orgues, d'une riche sacristie où il y a de
fort beaux ornements et en quantité, la plupart desquels
sont de la libéralité des princes, qui y ont apporté du Levant
de précieuses reliques, et entre autres celle de la Croix de
Notre-Seigneur. »
   Les procès-verbaux de 1784 prouvent, en effet, que cette
église était un monument remarquable, de style roman,
à trois nefs séparées par des colonnes, se terminant chacune
du côté du sanctuaire par une sorte d'hémicycle en forme
de coquille.