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 296                   LOUIS XIII ET RICHELIEU

  Léon n'avait pas encore été envoyée; mais celles qui avaient
  été adressées aux ducs de Mantoue et de Parme, avec la
  signature imitée du roi, étaient parties. Dès le 23 octobre,
  Bouthillier s'empresse d'écrire à Richelieu : « J'ai envoie
  trop diligemment à ce que je voy, les lettres du roy à
 Mr de Mantoue et au duc de Parme, dont je vous demande
 très humblement pardon ; et encore que le faict d'autruy,
 en cela, ne me doive pas servir d'excuse, je vous diray
 néantmoins sur mon honneur, que c'a esté contre mon
 advis, aiant suivy celui de mon premier commis, qui m'a
 insisté, mais de bonne foy. »
     Bouthillier cherche donc à s'excuser en rejetant sur un
 subalterne la responsabilité d'un acte aussi grave. Et écrivant
 de nouveau au cardinal, le 30 octobre, il affirme que quand
 il a loué le traité, il n'avait lu que l'abrégé de M1' de Léon ;
 mais il détruit lui-même aussitôt la valeur de cette excuse,
 en déclarant que s'il avait lu le texte même, il n'aurait pas
 agi autrement ; « d'ailleurs, dit-il en effet, je vous avoue
que, in verbo du P. Joseph, j'eus presque juré in verbo
magistri sans le voir (38). Il fait plus : il reproche mainte-
nant à Schomberg, qui a désapprouvé le traité tout d'abord
et de lui-même sans attendre l'avis du cardinal, de ne pas
le désapprouver assez : « Je me suis un peu estonné de ce
que M. le mareschal de Schomberg n'a trouvé le traitté
deffectueux qu'en ce qui est de Casai (qui est, à la vérité, le
principal point), mais il se peut dire que les autres que
vous avés remarqués ne sont guère moins considé-
rables (39). »



  (38) AVENEL. III. 944.
 (39)   AVENEL. III.   945-