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                      LOUIS XIII ET RICHELIEU                         297
    Il n'en a pas encore fini avec ses excuses. Croyant que
 Richelieu en voulait sérieusement au P. Joseph d'avoir
 signé le traité de Ratisbonne, il avait écrit à celui-ci une
 lettre de condoléance ; puis craignant que le cardinal ne lui
 en voulût de l'avoir écrite, il ajoute dans sa lettre du
30 octobre : « J'ay creu que vous ne trouveriez pas mauvais
que, pour consoler le bon Père, je luy escrivisse comme
j'ay faict; et,en vérité, Monseigneur, lorsque vous prendrés
la peine de lire tout du long sa dernière lettre du 19, vous
verres qu'il a agi par un excès de, prévoiance, par une
appréhension très grande du mal qui pouvoit estre, affin de
le rendre moindre et qu'il a jette ce traitté comme au
hasard, après avoir nettement et haultement dict à ceux qui
le pressoient, qu'il estoit contraire au pouvoir et aux ordres
du roy, et qu'il seroit désavoué. Cette lettre du 19 est
d'importance, et mérite d'estre cousue en original, en son
ordre, avec celles qui vous composent la suite des choses ;
elle est bonne, sincère et véritable, et fort instructive (40),
   L'obéissance absolue de Bouthillier, son dévouement à
toute épreuve lui firent bientôt tout pardonner.
   C'était donc contre le sentiment de toute la Cour, que
Richelieu avait décidé le roi à désavouer ses ambassadeurs
et à rejeter le traité de Ratisbonne. Sa puissance, un instant
menacée par la maladie de Louis XIII, était redevenue plus


   (40) Le P. Joseph faisait remarquer dans cette lettre, pour se justi-
fier, qu'on n'avait fait aucune réponse à celle du 20 septembre, dans
laquelle les plénipotentiaires demandaient des instructions, et qu'ils
n'avaient reçu aucune communication avant le 13 octobre, jour de la
signature. La lettre envoyée par le roi le 8 octobre n'avait pu, en effet,
arriver à Ratisbonne avant le 13 octobre. (AVENEL. III. 932, 945, 946
note.)