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                     LOUIS XIII ET RICHELIEU                       293
velles instructions pour se décider ; il avait immédiatement
rejeté le traité et en avait informé Richelieu, par une lettre
du 18 octobre datée de Raconis (32).
    Le même jour, 21 octobre, le cardinal dressa un mémoire
dans lequel il exposait les vices du traité et développait les
motifs de le repousser. Le 22, il envoya à Bouthillier la
missive du roi aux généraux de l'armée d'Italie, en lui
enjoignant de l'expédier par le courrier de cabinet Nazin,
avec ordre de partir en toute hâte et de courir jour et
nuit (33). Je n'indiquerai pas ici les raisons pour lesquelles
Richelieu désapprouva le traité de Ratisbonne, mon but
étant d'indiquer, non pas son habileté politique, mais seu-
lement son autorité.
    Cependant Louis XIII, à qui les médecins avaient con-
seillé l'air de Paris pour achever de rétablir sa santé, était
fort impatient de profiter de leurs prescriptions, et Richelieu,
après lui avoir fait approuver la politique qu'il était d'avis
de suivre en cette circonstance, s'était bien gardé de le
retenir. Le roi quitta Roanne le 22 octobre, à six heures
du matin. Il s'embarqua sur la Loire et la descendit jusqu'à
Briare. Arrivé là, il monta en carrosse pour se rendre à
 Paris. Débarrassé, pour le moment, du souci des affaires,
 il retrouvait, dans ce voyage, comme une vie nouvelle et,
 semblable à un écolier en vacances, se livrait tout entier à
la joie de la santé, du grand air et de la liberté. « Il marche
 à pied ferme, écrivait le médecin Bouvart au cardinal, le


   (32) AVENEL. III. 966, note. Richelieu reçut la lettre de Schoraberg
du 18 octobre, à Marcigny le 26 octobre. — Le 28 octobre, Richelieu
reçut à Digoin une nouvelle lettre de Schomberg, du 22 octobre, (Arch.
aff. étr. de Turin, XIV, fol. 92).
   (33) AVENEL. III, p. 942-954.
  N° 5. — Novembre 1891.                                      21