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294 LOUIS XIII ET RICHELIEU
vendredi soir 25 octobre, de Briare ; il chante, il rit, il dort,
il mange et faict toutes autres actions de santé à son
ordinaire.
« Nous retenons toujours la bride à ses émancipations, et
ouvrons la porte de derrière par nos lavements, n'ayant
trouvé aucune raison de troubler sa santé par méde-
cine (34). »
Pendant que Louis XIII retournait à Paris, Richelieu
gardait pour lui seul tout le fardeau des affaires. Il avait été
convenu qu'il attendrait à Roanne, avec le garde des sceaux
Marillac, l'arrivée de la reine-mère, et que l'on tiendrait un
conseil pour délibérer sur les mesures à prendre. Dès le
lundi, 21 octobre, c'est-à -dire le jour même où il avait reçu
la dépêche de Bouthillier, le cardinal écrivit à la reine-mère
pour la presser de venir à Roanne, r.fin d'assister à un
conseil qui aurait lieu le surlendemain : « Madame, se
trouvant plusieurs résolutions d'importance à prendre sur
le sujet du traitté de paix que l'on a receu de Ratisbonne,
le roy a trouvé bon que Monsieur le garde des sceaux et
moy demeurassions ici pour attendre Vostre Majesté, afin
de résoudre avec elle tout ce que l'on estimera nécessaire
en cette occasion. J'ay estimé luy en devoir donner advis,
en lui envoiant ce gentilhomme exprès, et aussy pour
l'asseurer que la santé du roi va, grâces à Dieu, de mieux
en mieux. J'escrits à Monsieur le cardinal de Bagny (35),
pour le prier de se rendre icy mercredi prochain, et amener
avec luy le sieur Priandy (36), estant nécessaire qu'ilz se
(34) AVENEL. III. 942, note 2. Arch. des aff. étr. France. Lettres de
différents particuliers, six derniers mois de 1630, fol. 276.
(35) ou Bagne, nonce du pape en France.
(36) Agent du duc de Mantoue à la Cour de France,