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288 LOUIS XIII ET RICHELIEU Cette guérison eut une importance extrême pour Riche- lieu. Son autorité dépendait, en effet, de la santé du roi ; elle grandissait lorsque la santé s'améliorait, elle dimi- nuait quand la santé déclinait. Louis XIII n'ayant pas encore d'enfants, la question de succession se ravivait dès qu'il était malade. L'héritier du trône était son frère, Gaston d'Orléans, prince sans caractère et qui se laissait entièrement gouverner par la Cour. L'avènement de Gaston au trône aurait amené la chute de Richelieu, sa mort peut-être, tant la Cour le détestait. Louis XIII, vivement sollicité par la reine-mère pendant sa maladie, lui avait promis de renvoyer son ministre dès qu'il serait de retour à Paris, et l'on a raconté que dans un conseil tenu par les ennemis du cardinal pour délibérer sur ce que l'on ferait de lui quand Gaston aurait remplacé son frère sur le trône, le maréchal de Marillac avait proposé de l'assassiner, le duc de Guise de l'exiler, et le maréchal de Bassompierre de l'enfermer dans une prison perpé- tuelle (26). Ces trois personnages eurent le sort qu'ils avaient réservé à Richelieu : le maréchal de Marillac fut condamné à mort et exécuté, le duc de Guise exilé, et Bassompierre mis à la Bastille. Le 19 octobre 1630, le roi, se trouvant en état d'aller en litière, se mit en route pour rentrer à Paris par la Loire. depuis le Petit Louvre, et qui se trouvait près du petit pont de bois de Bellecour. (MONFALCON. II, 763, note première). Louis XIII y demeu- rait-il ? Pendant sa maladie il se fit porter en Bellecour chez Mme de Chaponay. (BASSOMPIERRE. III,p. 274. Coll. Petitot. 2 < vol.) Puységur 2= dit peu de chose à ce sujet. T. I, p. 103. (26) Mémoires de A4mc de Mottevitte. I. 371. Coll. Petitot, 36e vol. Mémoires de Brienne. II, p. 10. Coll. Petitot, 36e vol.