Revue du Lyonnais » série 5 - n°12 ( 1891 ) » pp.240

240         BÉRENGER DE LA TOUR

                       GuiOT.
      Dieu m'en gard' ! Car.c'étoit au temps
      Des Cigalles.
                      CARLIN.
                      Or bien j'entends.
      Après ?
                       GUIOT.
                Subit je me retire.
                      CARLIN.
      Et elle ?
                       GUIOT.
              Ne faisoit que rire,
      Tenant l'œil ouvert çà et là,
      Pour voir qui avait fait cela.
      Mais j'estoy derrière un buisson
      A couvert.
                      CARLIN.
                Ha mauvais garçon !
      Bien cuidois que tu feusses près.
                       GUIOT.
      Or voicy le meilleur après.
      Je sors et m'approchant tout beau,
       Feis semblant la jetter à l'eau,
      Qui m'embrassa.
                     CARLIN.
                         De peur de choir.
                       GUIOT.
      Mais d'aise qu'avoit de me veoir,
      Au moins me le sembloit ainsi,
      Dont moy très joyeux de cecy
      Recourboy mes deux bras alors -
      A l'entour de ce tendre corps,
      Et subit la vins embrasser,
      Mais guères ne l'osay presser.
                       CARLIN.
      Pourquoy non ? responds si tu veux.