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                  BÉRENGER DE LA TOUR                  241

                            GUIOT.
             De peur de la coupper en deux
             Tant la trouvaye gresle et tendre.

   Parmi les chansons de l'Amie Rustique, il en est une
charmante, la première, inspirée par l'amie, la Toute de
Bérenger, cette jeune fille qu'il aimait tant et en laquelle
nous persistons voir la première femme de notre poète.
   Voici cette jolie chanson d'où s'échappent des jets de
flamme :
               Mon cueur souffre grand martire,
                       Mais le dire
               Permis, certes ne m'est point :
               Las ! c'est bien estrange chose
                       Que je n'ose
               Monstrer le mal qui me poingt :

               Ma douleur ha longue traitte
                     Et secrette
               Vivement se fait sentir :
               Peu à peu consommant l'ame
                     D'une flamme
               Qu'on ne pourrait amortir.

               Afin que plus haut ne monte,
                      D'aide prompte
               Au mal visibl' on pourvoit,
               Le mien donques perdurable
                     N'est curable
               Despuis que l'oeil ne le void.

               Le sang de ma playe vive
                      Ne dérive
               Au moins qu'il soit ardent,
               Voilà pourquoy ma meurdrière
                      Ha matière
               Pour couvrir tel accident.