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     BERENGER DE LA TOUR

                GoiOT.
Tu as mis le doigt sur la playe ;
C'est elle sans autre, c'est elle !
                CARLIN.
Andrine ! c'est bien la plus belle
Qui herbe onq de ses pieds foula,
Mais comment te dressas tu là,
Quel moyen eus tu ? Quel accès ?
                GUIOT.

Certains jours avant le décez
De Robin son père, j'estoy
Auprès de ce ruisseau.
               CARLIN.

                          Qui toy ?
                GUIOT.

Ouy moy mesme ; escoute donq ;
J'apperçu venir tout le long
De ce pré, Andrine, laquelle
Ses brebis chassoit devant elle
Avec un rameau de peuplier,
Lequel parfois faisoit plier
Dessus la croupe ores de ceste
Ores de celle, et la doucette
Chantoit, sçais tu une chanson,
Si bien qu'on s'endormoit au son
Si doux accord elle tenoit.
Et son troupeau icy menoit
Abreuver. Or icy venue,
L'une et pieds l'autre jambe nue
Lava ; et moy estant derrière,
En jeu luy jettay une pierre,
Dont l'eau repoussant en l'aer, royde,
La baigna.

               CARLIN.
            Estoit elle froide ?