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BERENGER DE LA TOUR 177 Feingnant (pour les tenter) le fendre Sain et entier il l'alla prendre, Et le délivra comme sien, A celle qui dit, à voix tendre, Si je n'ay tout je ne veux rien. A un qui n'avoit soucy que de nourir sa barbe. De ta barbe longue et espesse, Un poil plus qu'autre ne se baisse, Ne monte aussi pareillement : Elle est ample et de belle sorte, Mais on te juge un bouq, qui porte Grand barbe sans entendement. « Conjérence de deux damoiselles et de son affection à son singulier amy Monsieur de la Faye, licencié es Loix, » Deux nymphes sont que j'ayme, dont le nom Est Anne et Claude, amy La Faye, et l'une Au premier Ciel, sus la nouvelle Lune Enregistré y treuve son surnom. De la seconde est-il la mesme ? non, Car tout ainsi sur le Ciel empirée On nomme un ange, ô immortel renom ! Après le corps et la vie expirée. Anne est très belle, aussi elle est tirée Mieux qu'au pinceau, en mon cœur qui est sien : Claude est parfaite, aussi je l'avme bien, Et tant que l'autre est de moy désirée, Claude en amours est ferme et assurée, En mœurs exquise élégante en langage, Et si à elle Anne estoit mesurée, On n'y pourrait trouver rien davantage. Claude est honneste, en contenance sage, Meure en propos, mais chacun la condamne Un peu cruelle envers soy mesme ; et Anne Est la pareille en esprit et corsage. N° 3. - Septembre 1891. ji