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178 BÉREKGHK DE LA TOUR Anne ha teint fraiz, doux regard, beau visage : Claude est bien prinse, lîaulte, droite et menue ; Anne ha seize ans révolus : auquel aage Claude n'est point encore parvenue. Blancheur vermeille en leur face est congnue, Jaune est leur poil comme celuy des roses, Mais pour juger des plus secrètes choses, Je voudrais voir et l'une et l'autre nue. Voici maintenant trois épitaphes : Celle qui vierge vivoit Et suivoit Celuy dont fut créature, Avec plainte de beaucoup, A ce coup, Gist en ceste sépulture. Celuy qui gist icy dedens, Fut appelé Janet de l'Orme, Lequel fut si bon en son temps, Que tous ses voisins sont contents, d u e sans relever il y dorme. Regretter on doit Ysabeau, Naguères mise en ce tombeau. Car si grand mémoire avoit elle Que pour lors que Mort la tenoit, De tous les faits se souvenoit, Hormis du temps qu'estoit pucelle. La contre-partie de cette dernière épitaphe est dans l'Amie Rustique : Cy gist Catin (dont suis marry), Et à fin que ce mal ne celle, Sachez qu'ell' est morte pucelle A faute de trouver mary.