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114 BÉRENGER DE LA TOUR « proufit. C'est le subjet où mon œil s'est arresté lequel si & trouvez rude ne s'en faut donner merueille, car il repré- « sente l'aage guidé par nature et non encore soumis à la « correction des arts. Elle se termine ainsi : « Si vous plaît donq le receurez « non pour son mérite, mais pour le rôle duquel vous est « donné : et perpétuellement Monseigneur prieray Dieu « vous faire prospérer à la gloire de vos très humbles ser- « viteurs. « D'Albenas ce premier de may M. D. LI. » Le Siècle d'or est une description, en 71 sixains de dix syllabes, de ce temps fortuné, célébré si souvent depuis Ovide et avant lui comme ayant succédé immédiatement au chaos, dont la peinture précède aussi le poème de Bérenger de la Tour. VAKT moymesme, avant l'homme formé, Un vil chaos, en soy, tenoit fermé Le pur Néant dont prouint toute chose : Infuse estoit l'humidité au sec, Le chaud au froid, le bien au mal auec, Et l'union en guerre y estoient close, Le hault, le bas, le milieu et l'extrême, Le plus, le moins alors estoient un mesme : L'amer, le doux, le mol, l'aspre et le dur Se compartoient ensemble sans contendre Le cours du temps ne se pouuoit estendre, Car le passé se joingnoit au futur