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BÉRENGER DE LA TOUR Ardans esdairs l'Occident voraissoit : Septentrion l'air, contre l'air poulsoit : Et le hault ciel jettoit pierres sur terre, Foudres tomboient aux environs de moy : Ainsi j'avois continuel esmoy, De trouver paix contre si forte guerre. Honneur et honte, à moy sont incongnus : Il ne me chault si les membres ay nuds : Ma volunté en mes plaisirs consiste. Et si le froid me poursuit de trop près, Je faits de mousse habillement exprès, Avec lequel contre lui je résiste. Le Siècle d'or finit à la page 24 et se termine par ces mots : SOUSPIR D'ESPOIR, devise de Bérenger. Puis vient une traduction des Lamentations du prophète Jérémie, qui commence ainsi : En mondaine affection Ne soit vostre ame endormie : Mais oyez l'affiction Du Prophète Jérémie. Hélas ! comment la cité Jadis la plus avancée, Est par dure adversité A bas mise et renversée ? O Seigneur regarde icy S'il te plait, et considère Comment je suis faite ainsi Serve, vile et tributaire.