Revue du Lyonnais » série 5 - n°12 ( 1891 ) » pp.053

                      BERENGER DE LA TOUR                              53

juge d'icelle. » Il était calviniste zélé et attira à sa religion
son frère Jean, qui suit.

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   JEAN DE LA TOUR, né en 1532 (6), se destina de bonne
 heure à la prêtrise. Il fut d'abord recteur de la chapelle
 Sainte-Anne à l'hôpital d'Aubenas, fondée par Jean
 Boiron ; puis moine à l'abbaye des Chambons, qu'il quitta
 « à cause de l'intempérance de l'ordre. » Il fut admis à
 l'abbaye d'Ainay à Lyon, dont il sortit en 1561, sur les
 conseils de son frère Louis, qui fit deux voyages exprès
 pour l'instruire en la religion réformée. « Au moyen de
quoy il laissa (Louis) son revenu de la somme de cent
cinquante escus chacun an, sous promesse que ses biens
 lui seroient en commun. Aussy il le retira dans la maison
paternelle assize dans la ville d'Albenas, le nourrissant,
habillant et entretenant comme sa personne, et lui laissa
en charge tous ses effets, domestiques ruraux ; le sollicitant
de se marier, attendu qu'il n'avoit point d'enfans, et se mit
en devoir de lui treuver une femme tant au Montélimard
que ailleurs ; lequel traitement lui continua l'espace de
douze ans, et jusqu'après qu'il eust contracté un second
mariage avec damoyselle Claude Dachier, laquelle chassa
ledit Jehan et semblablement tous les parents maritaux ;
dont il a vescu en grande pauvreté depuis en ça. Et s'est
marié en l'Église réformée avec une femme de bonnes
mœurs ; lequel mariage a esté approuvé par ledit Me Loys
de la Tour, l'appelant sa sœur et ses enfans qu'elle lui a
procréés ses niepces, parlant à eux ou d'eux. »


  (6) D'après une transaction authentique, en 1582, il avait 50 ans.