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                          PONT-D'AIN                         5

    L'insurrection fut le résultat d'une même situation et
 d'un mouvement spontané, général, en ce sens qu'il eut
 lieu presque partout, mais il ne fut ni unanime ni concerté.
    Dès le xu e siècle, l'affranchissement des communes fut
 consommé, le fait prévalut ; le droit était reconnu.
    Les recherches nouvelles sur l'affranchissement des com-
 munes et notamment les savantes études de M. Luchaire,
 professeur à la Faculté des lettres de Paris. {Les communes
françaises à Vépoque des Capétiens directs'), ont restitué à cette
 grande phase de l'affranchissement sa véritable physio-
 nomie.
   L'origine de cet affranchissement n'est en réalité ni •
romaine ni germanique.
   Les théories sur le rapprochement des noms au point de
vue de l'origine romaine ont pour bases surtout des ana-
logies de mots. Or, les chroniques des xue et xme siècles
appellent Consules les seigneurs et les comtes de l'époque
féodale. On ne peut donc pas trouver dans ces appellations
des traces des traditions romaines d'où proviendrait l'éman-
cipation des manants, des bourgeois à cette époque.
   Le système d'Augustin Thierry qui faisait dériver la
commune de la Ghilde Scandinave est aussi fort discuté
maintenant. Le principe d'association dans les villes n'est
pas non plus un fait purement germain ; les corporations de
marchands et d'ouvriers étaient depuis longtemps organi-
sées ainsi que les confréries religieuses et charitables dans
le monde romain et gallo-romain. « L'association, dit avec
« raison M. Luchaire est un fait qui n'est ni germanique
« ni romain ; il est universel et se produit spontanément
« chez tous les peuples et dans toutes les classes sociales,
« quand les circonstances exigent et favorisent son appa-
 « rition. »