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6                  HISTOIRE D'UNE CHARTE

   La révolution communale est donc un événement
national.
   Les habitants des villes se sont réunis, groupés, associés
pour échapper à l'arbitraire du seigneur. Voili d'où est née
la commune.
   C'est une limitation de l'exploitation seigneuriale obtenue
à la suite d'une insurrection ou d'une transaction pacifique
entre le seigneur et les bourgeois.
   Ces derniers, tout en restant la plupart du temps (comme
à Pont-d'Ain) administrés, judiciairement er politiquement,
par les officiers seigneuriaux, finirent par acquérir les
libertés primordiales et essentielles à leur libre dévelop-
pement.
    Voilà le véritable point de départ de l'émancipation
populaire.
    Quant à la commune proprement dite, il ne faudrait pas
la considérer comme une manifestation des premières
aspirations démocratiques de notre pays. La commune, qui
se régissait par elle-même grâce à sa charte, qui avait ses
magistrats à elle, élus par elle, ses convocations de citoyens
jurés au son du beffroi de son hôtel de ville, ne représentait
souvent qu'une caste privilégiée de bourgeois peu soucieux
 des intérêts du menu peuple.
    Ces communes fréquemment minées par l'anarchie et
l'émeute ne durèrent que deux siècles environ. Leur plus
grand ennemi ne fut ni l'évêque, ni le seigneur contre
lequel elles s'étaient révoltées, mais la royauté à laquelle
 elles firent appel lors de leurs guerres intestines et qui finit
 par les détruire en les absorbant.
    A Pont-d'Ain, nous voyons au contraire des bourgeois
toujours sous la dépendance du comte de Savoie régis par
son châtelain, faisant appel au roi seulement en cas de