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    466                 LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON

    ainsi que celui des bibliothèques des Sociétés littéraires (i )
*    supprimées ; car la science, même, avait dû passer sous


       (1) Par un décret spécial du 10 octobre 1791, l'Assemblée nationale
    avait décidé « que jusqu'à l'organisation définitive de l'éducation
    « nationale, la Bibliothèque de l'Académie de Lyon demeurerait
    « ouverte au public et que l'Académie serait maintenue dans le local
    « de Yhôlel commun dont elle était en possession. » Cette loi fut lue
    eu séance du Directoire du département du Rhône, sur la requête du
    procureur général syndic, le 20 décembre 1791. (Fonds Coste.)
       L'Académie de Lyon avait été fondée en 1700 par sept personnes
    non moins liées par l'amitié que par le goût pour les sciences et les
    belles-lettres. C'étaient Dugas , Falconnet, Brossette, de Serres,
    du Puget, et les PP. de Saint-Bonnet et Fillon, jésuites. Ils se réuni-
    rent, pour la première fois, le 30 mai 1700 et tinrent leurs séances
    tantôt chez M. Falconnet, tantôt chez M. delà Valette père, ou chez
    le président Dugas et l'intendant Trudaine.
        L'archevêque François Paul de Neuville de Villeroi, nommé
     protecteur de l'Académie, en 1715, après le maréchal de Villeroi,
    l'admit dans son palais, en 1717, et dans celui du gouvernement qu'il
    habita pendant qu'on fit des réparations à l'Archevêché.
        Dans sa première séance, l'Académie discuta la fameuse démons-
     tration de Descartes sur l'existence de Dieu.
        Elle siégea ensuite à l'Hôtel-de-Ville, où elle avait une salle pour
     ses séances particulières et publiques, des salles pour sa bibliothèque
     et ses cabinets et un logement pour son bibliothécaire. La Révolution
     l'en chassa, mais au retour de l'ordre, on songea à la rétablir.
     « L'orage avait cessé, dit M. Dumas, son secrétaire perpétue], dans
     « son langage... d'académicien, on ne remarquait plus sur les flots
     « que cette légère ondulation, si douce à voir après une longue et
      « effroyable tempête. La mer, naguère si courroucée, s'ouvrait de
      « nouveau à toutes les entreprises de la science et du commerce,
      « appelait les nautoniers dispersés sur ses rivages couverts de débris,
      « et semblait sourira aux voyages de long cours si brusquement
      « interrompus, à toutes les traversées agréables, à toutes les naviga-
      « tions utiles. La France, ébranlée par un volcan politique, recher-
      « chait et retrouvait ses bases. Elle était étonnée, heureuse et fière de
      « rencontrer encore tous les matériaux de son édifice social renversé