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4i0 J3WTRES D ' M G E PdciWEN. que de tristes antithèses, on éprouve encore un doux et pieux contentement à connaître les lieux où se réunissait eetté société d'hommes choisis, supérieurs peut-être, dit Voltaire, à ces sages si vantés de l'ancienne Grèce. C'est là ' que Médicis rassemblait ces dépositaires de la tradition afatique, dont, après tout, nous sommes encore lès disci- ples ;•'Poli-tien et Pic de la Mirandole en étaient les'hôtes préférés-; Landino, S c a l a e t Marsile Fîcin y faisaient de longé et fréquents séjours"; Crinitus, l'élève * de Politien, et Mârullus, 'son rivalde gloire et d'amour, faisaient partie âé ce eénacle, où Laseariset ChalcondyleS', étaient admis aussi. Ce qu'il en est sorti, les progrès de l'esprit : humain le proclament, c'est ce qu'on chercherait vainement à extir- per du cœur de l'homme : l'amour du beau, et le cuîte de l'art.' •'••; Arrêtons-nous donc Un moment sur1 Ambra, et voyons encore, malgré le poids du jour qui accable notre généra- tion tout entière, comment l'un de ses hôtes illustres, le plus savant et le plus éloquent peut-être, va révéler à -un auditoire ému, le divin Homère e t s o n œuvre immortelle, qui domine encore nôtre littérature. J'ai déjà parlé, dans le cours de cette notice, des* petits poèmes auxquels Politien a donné îè nom dé Suives. Ils sont au nombre de quatre: MÀNTO, qui parut 6n 1482; RÙSTICUS, en 1483; AMBRA, en 1485 et NUTRITIA, en '1491; J'ai dit l'enthousiasme qu'ils avaient faitnaîtrë dans cette Florence du xve siècle, qui visait à remplacer Byzance, d'où Mahomet II venait de chasster les dépositaires de la tradition hellénique, réfu- giés à la cour dès Médicis. L'écho de ces applaudissements retentit longtemps parmi nous, et je ne puis oublier ici un Jiassagè de Rabelais, qui montre à quel point Ces poèmes ëtâient populaires; parmi'.nos maîtres du xvi-* siècle.1 Qui ne se rappelle cette promenade de Gargantua, « en ce beau pré où ils recoloyeht par Ceeur quelques plaisants vers de l'agriculture de Virgile, de Hésiode, du Rusticque de Pdli- tian^ déerivoient quelques plaisants épigrammes en latin,