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478               LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON

 au moins le consolant espoir de n'avoir rien à craindre
 d'eux à cet égard.
    « D'un autre côté, à Paris, à Marseille et ailleurs, on
 proposait de brûler les bibliothèques, la théologie, parce
 que c'est du. fanatisme; la jurisprudence, des chicanes;
 l'histoire, des mensonges ; la philosophie des rêves ; les
 sciences, on n'en a pas besoin. Ainsi pensait le visir d'un
 de nos tyrans qui voulait borner les productions de l'im-
 primerie à l'almanach, à la bibliothèque bleue. Dans le
môme temps, sous le masque du patriotisme, les contre-
révolutionnaires détruisaient des monuments au Dépôt
 des Petits-Augustins. Certains hommes, étrangers peut-
 être, trouvaient étonnant que l'on conservât cette colonne
 de marbre qui vaut 20,000 francs à la Bibliothèque princi-
 pale ; ils étaient scandalisés qu'on n'eût pas encore envoyé
 à la Monnaie les boucliers d'argent qui sont au cabinet
des Médailles, et aux fonderies de canons les cercles de
l'horizon du Méridien, des deux globes magnifiques qui
sont dans le même dépôt.
    « Malgré les décrets qui défendent de vendre et de
détruire les livres nationaux, quelques administrateurs vou-
laient encore, dit-on, s'arroger un droit de vie et de mort
sur Uurs auteurs. Leurs fonctions sont de conserver, de
mettre en ordre, d'accélérer la confection des cartes. Il faut
savoir ce que nous avons avant de savoir ce que nous
garderons.
    « Quand nous aurons formé le Catalogue général nous
appellerons le Goût et la philosophie pour exploiter une
mine féconde, et pour chercher la paillette d'or jusque dans
la fange des livres absurdes; ce sera l'objet d'un rapport
spécial dont va s'occuper le comité.
    « Après avoir garni les Bibliothèques nationales, il
vous restera de bons ouvrages dont les exemplaires étaient