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                    LES BIBLIOTHÈQUES DE* LYON                     191

    La bibliothèque des Dominicains avait eu pour fonda-
teur le savant Santés Pagninus, ou Pagnini Santé, domi-
 nicain, orientaliste célèbre, Lucquois de naissance, mort
à Lyon le 11 août 1536. Sixte de Sienne dit avoir vu dans
cette bibliothèque un manuscrit grec du quatrième livre
 des Machabées.
   9" Bibliothèque des missionnaires de Saint-Joseph. Fran-
çois de Canillac, jésuite, passe pour être le fondateur de
cette maison. En 1619, il lui consacra la part de sa for-
tune, qu'il s'était réservée, et les libéralités qu'il avait
obtenues de Louis XIII et du cardinal de Richelieu.
Pierre de Clapisson, président des Trésoriers de France, et
Marguerite d'Ulin, sa femme, érigèrent l'église à leurs
frais. A côté de cette église, démolie par la Révolution, :
se trouvait la maison des Retraites, devenue une caserne
de gendarmerie, et plus loin était le bâtiment des congré-
g-anistes, qui n'existe plus. La bibliothèque était des plus
riches, quoique relativement moderne.
   10° Bibliothèque des Carmes-Dèchaussés. Cette maison est
due au marquis de Nerestang, grand-maître de l'ordre du
Mont-Carmel. En 1618, il donna aux religieux de cet
ordre les terrains sur lesquels ils élevèrent leur monas-
tère, et qui portait le nom de Grand-Thunes. L'église
était ornée de tableaux remarquables et sa bibliothèque
d'une grande valeur. La Révolution a confisqué ce monas-
tère et oublié de le détruire ; mais les hommes du 4 sep-
tembre n'ont pas manqué de le saccager et de le piller ;
ils ont môme violé les tombes des anciens religieux, et cette


l'ont aimé et servi, de ces esprits forts, qui, se ravalant à la brute,
ont dit, moins par conviction que par orgueil, qu'ils ne sont qu'une
vile matière et la descendance d'un singe ! Ceux-là ont bien raison
d'aller se faire enfouir dans quelque charnier solitaire.