Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
432                 LES BIBLIOTHÈQl'ES DE LYON

    « Placée sur la rive droite du Rhône, à une élévation
qui la met à l'abri de l'humidité et l'éloigné du bruit, elle
reçoit les premiers rayons du soleil, si favorable à l'étude
et tout à la fois si précieux pour la conservation des li-
vres       La salle est remarquable par son étendue et
l'accord de ses proportions ; elle a 48 mètres de longueur,
 \ 1 de large et 13 de hauteur. Un pavé à compartiments
de marbre rouge et bleu en couvre la surface. Deux rangs
de six croisées chacun répandent un beau jour dans cette
bibliothèque, et deux autres fenêtres, ouvertes au cou-
chant, contribuent à distribuer plus également et l'air et
la lumière. Tout autour des parois, des armoires grillées
 renferment les livres in-folio et supportent un petit nom-
 bre de bustes, parmi lesquels on remarque ceux de Camille
 de Neuville, de Boileau (exécuté par Delacolonge et donné



 cour, et à plus forte raison des chambres, on jouit de la vue admi-
 rable du fleuve qui coule avec tant de rapidité que, malgré l'appla-
 nissement de son lit, on entend d'ici le bruit des flots. On aperçoit
 des barques qui descendent, et au-delà, une immense étendue de
 plaine terminée par la chaîne des Alpes. Du sommet de notre tour,
qui s'élève à une grande hauteur, on découvre, outre ces objets,
toutes les maisons et les rues de la ville ; de sorte que si vous venez,
un jour, nous rendre visite, vous manquerez plutôt de manger que de
voir... Que de fois, en me promenant sur la terrasse, les regards
fixés sur la chaîne des Alpes, je m'imaginais que l'Italie, nourrice du
talent et des arts, que Rome, mère du christianisme, que la maison
de nos pères, que notre collège étaient là sous mes yeux. »
   M. Pericaud; l'un des derniers bibliothécaires, a dit ensuite, après
 Perpinien, en "835 :
   a Au-delà des longues sinuosités du fleuve et d'une plaine immense
de verdure, s'étend un vaste horizon terminé par la chaîne des
Alpes et la haute sommité du Mont-Blanc, et ce magnifique paysage,
loin d'être un objet de distraction, est plutôt un soulagement pour les
yeux du lecteur. »