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                    LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON                     457

édition, publié à Venise en 1470, par Vindelin, de Spire.
Le premier boulet tiré contre Lyon l'avait partagé en
deux, et cette circonstance, sans doute, parut mériter
qu'on* en portât les fragments à la bibliothèque nationale.
Une autre caisse s'arrêta, dit-on, à Sens; elle renfer-
mait des manuscrits dont l'estampille faisait connaître
qu'ils venaient de Lyon; on a réclamé depuis lors, mais
on n'a pas eu de réponse. C'est sans doute à cette époque
désastreuse que la bibliothèque perdit encore 4° un Vir-
gile, sans date, plus ancien que le TUe-Live ; 2° le Cicéron
de 1498, publié à Milan ; 3° un manuscrit de YAlcoran,


caisses des ouvrages les plus précieux, les firent embarquer sur le
Rhône et disparaître ; 2° par deux ou trois bataillons casernes dans
les bâtiments du collège à qui on avait ordonné de brûler les livres
de piété, et qui, sans choix, chauffèrent pendant quatre mois leurs
poêles de tout ce qui leur tombait sous la main. » (Fonds Coste,
n° 1504.)
   Grégoire, dans son rapport fait à la Convention, le 12 avril 1794,
sur la réorganisation des bibliothèques, parle de cette édition de
Tite-Live en ces termes : 11 manquait à la bibliothèque nationale
entre autres, le Tite-Live imprimé à Venise, en 1470, par Vendelin de
Spire. Un exemplaire de cet ouvrage qui lui arrive de Ville-Affranchie
sera un monument sous deux points de vue, parce qu'il est rare, et,
parce que, dans le siège de cette ville rebelle, un boulet a brisé la
couverture et les marges du volume sans altérer notablement Te
texte. (Voir le Moniteur du 12 avril 1794.)
   Quant aux caisses enlevées par de prétendus commissaires de la
Convention, il paraît qu'une partie ne descendit le Rhône pas plus
loin que Vienne, et que plusieurs ouvrages de notre grande biblio-
thèque parvinrent jusqu'à Londres, car la duchesse de Devonshire
en visitant notre bibliothèque a assuré à M. Delandine qu'elle
avait vu à Londres plusieurs ouvrages portant l'estampille de la
bibliothèque de Lyon, et l'abbé Dhavy a dit à M. Pericaud qu'il
avait vu aussi, en 1819, à la bibliothèque royale de Londres, des li-
vres portant la même estampille.