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                        VICTOR DE LAPKADE                         499
semble, dans notre poésie, du moins touchant ses dévelop-
pements.
        Tu portes, ô mon âme, un sommet tout pareil,
        Un glacier virginal plus haut que tous nuages,
        Et qui toujours reflète un peu du vrai soleil,
        Quand ta plaine assombrie est en proie aux orages.

  La Muse armée est l'expression lyrique du plus noble
amour puisé dans celui de la nature.
        Ce vieil amour du sol, cet honneur qu'on abdique,
        Ce culte des aieux et de leurs saintes lois,
        Ils coulent dans ta veine, ô muse druidique !
        Je les ai respires sous les chênes gaulois.

        Descends donc aujourd'hui, poète; il n'est plus l'heure
        D'écouter les soupirs des flots et des rameaux ;
        C'est l'âme des humains qui s'agite et qui pleure ;
        Va retrouver ton peuple et souffre de ses maux,


   Les Deux Cimes, dont l'une est un volcan, l'autre un
glacier, sont l'image, la première de la passion aux flammes
etincellantes qui ne produisent que des cendres stériles, la
seconde de l'âme qui emprunte au ciel tout l'éclat dont elle
luit, et les sévères et grandes pensées qu'elle répand sur
le monde comme des eaux fertiles.


   Certes, il y a dans cette complicité inattendue de la na-
ture avec les sentiments moraux, religieux et patriotiques
de l'homme une veine nouvelle pour le poète, une rénova-
tion pour la poésie elle-même, et celui qui a su trouver cette
source avait la divination du génie.
   Une idée triple est contenue dans la Symphonie Alpestre.
   L'homme étouffé par les miasmes impurs et blessé par
les passions mortelles de la cité, cherche un sol chaste,