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 196              LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON

  rares qu'elle renfermait. Cette collection, commencée en
  1734, ne fut achevée que trente ans après ; elle coûta à son
  auteur 51,787 livres. A sa mort, il en légua la propriété
  à la ville et la jouissance à l'Académie. La ville, après un
  procès avec ses héritiers, reçut cette bibliothèque dans
  une salle spéciale de l'Hôtel-de-Ville, depuis les archives
 jusqu'à la place du théâtre. Elle y joignit un cabinet d'his-
 toire naturelle et d'antiques, et le tout était ouvert au
 public le mercredi.
    L'abbé Jean-André Mongez, né à Lyon en 1755, neveu
 de Rozier, homme des plus érudits, en fut longtemps
 le conservateur ; il était le guide et le conseil de Delandine.
    L'abbé Rozier avait associé son neveu Mongez à ses tra-
 vaux du Journal de physique et même du Dictionnaire d'a-
 griculture. Son zèle pour les progrès de l'histoire naturelle
 le porta à s'embarquer avec La Pérouse, en 1785, et il a
 dû partager le sort de ce célèbre et infortuné navigateur.
    La Révolution chassa cette bibliothèque de l'Hôtel-de-.
 Ville ; il lui fallait de la place pour y établir ses proconsuls
et son sanglant tribunal..-, jugeant sans appel... et on
 l'enfouit dans les greniers de la « ci-devant abbaye de
 « Saint-Pierre. Là, dit M. Delandine, d'officieuses arai-
 « gnées couvrirent de leurs toiles épaisses les scellés
 « apposés sur la serrure du local qui la renfermait, et elle
« y fut heureusement oubliée par ceux qui alors ne cher-
« chaient qu'à détruire. » Après les sanglantes saturnales
de la Révolution, cette bibliothèque fit un nouveau voyage
et fut' réunie à la grande bibliothèque de la ville où
la reçurent avec tous les égards qui lui étaient dus,
MM. François Tabard, Sébastien Brun (1), aidés de


 (1) Tabard François, bibliothécaire de la ville de Lyon, avant
M. Delandine, professeur au Lycée, né le 10 mars 1746, mort le