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 50                    LE PALAIS SAINT-PIERRE.

 en parcourant l'ancienne salle de la Bourse devenue pres-
 que une caverne et dont les statues maculées se dressent
 comme des spectres le long de ses murs salis par le temps.
 — On est comme obsédé, par les douloureuses impressions
 que l'on ressent, en voyant nos musées si incomplets
 et qui pourraient étaler tant de trésors cachés> parce que
 la place leur manque ; — mais on garde pour soi ces im-
 pressions, et on ne les dit pas, ou par indolence, ou parce
 qu'on ne se croit pas autorisé à les dire.
    J'ai donc formulé ce que chacun pense tout bas, et j'ai
 voulu être l'interprète du sentiment public, car il n'est
 personne à Lyon qui ne serait heureux et fier même de
 voir le Palais-des-Arts rendu à sa splendeur première.
Comme on applaudirait si nos collections de tout genre,
largement installées, étalaient toutes leurs richesses, —
si nos musées lyonnais de peinture, de sculpture, de g r a -
vure, d'architecture et d'ornement montraient aux étran-
gers toutes les œuvres de notre grande et belle École lyon-
naise. — Et comme on admirerait la sollicitude maternelle
de notre ville pour ses enfants dont plus d'un, né pauvre
et obscur, a su conquérir par sa moralité, son incessant
labeur et son génie, la fortune, les honneurs — et ce qui
est plus précieux encore, un nom glorieux dont s'enor-
gueillissent tous les enfants de la cité (1).


   (1) C'est aussi, comme président delà Commission des bibliothèques
et des archives de Lyon, que je crois devoir signaler tout ce qui
est défectueux dans le Palais-des-Arts. La belle bibliothèque, dite du
Palais-des-ârts, est installée dans l'un de ses locaux. Ce précieux
dépôt est affecté spécialement aux sciences et aux arts, et sous le
rapport de l'utilité, il est le plus important de Lyon. Chaque jour, et
surtout le soir, on y voit affluer un nombre considérable de jeunes
employés du commerce, lesquels, après la fermeture des comptoirs
et des magasins, au lieu de se donner au plaisir, y viennent utiliser