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g LE PALAIS SAINT-PIERRE. couvriront les murs de nos églises inachevées de ces suaves et gracieuses fresques qui se marieront si bien avec le style adopté pour nos églises, — le statuaire les peuplera de nombreuses statues de marbre, de bronze ou de pierre polychrome, — l'ornementiste y jettera à pleines mains ses riches arabesques, — le bronzier suspendra à leurs voûtes ces lustres, ces couronnes de bronze et d'or qui complètent si bien un édifice religieux, — et le fabri- cant trouvera là un vaste débouché pour ses étoffes de soie et d'or dont le culte catholique revêt ses pontifes. Cette reprise générale des travaux fera disparaître également cet affligeant spectacle que présentent nos édifices délabrés, comme le Palais-des-Arts, — ou inachevés comme la plupart de nos églises, — ce qui est presque une honte pour notre grande cité. On peut se demander, en effet, ce que pense de nous l'étranger qui visite notre ville, et quel souvenir il en rapportera dans son pays ? Il dira et écrira, avec raison, que Lyon est aussi une de ces femmes folles qui ont bu, un jour, à une coupe empoisonnée qu'on lui a présentée, — que dans son ivresse, elle a dissipé ses épargnes et ses trésors et qu'elle ne traîne plus aujourd'hui que des haillons (1) qui ne peut avoir rien de commun avec le Conservatoire des Arts qui n'aura à s'occuper que de l'art pur, élevé, sans arrière-pensée de lucre et de commerce. (1) Je me propose de dresser un état aussi complet que possible, de tous les monuments de Lyon et de toutes les richesses artistiques détruits par les commotions politiques survenues dans la ville à toutes lès époques. Cet état comprendra nécessairement tous les faits à la charge des hommes du 4 septembre, et j'y joindrai même le texte des arrêtés officiels en vertu desquels ces actes de stupide van- dalisme ont été commis. Ces arrêtés, à eux seuls, peindront, mieux que je ne saurais le faire, les époques néfastes auxquelles tous ces méfaits se sont produits. A chacun selon ses oeuvres,....