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 30                    LE PALAIS SAFNT-PIERRE.

breux enfants, n'est-on pas saisi d'effroi par la crainte
d'y voir éclater, à tout moment, un incendie qui pour-
rait réduire en cendres, en peu d'instants, ce vaste palais
avec tous ses trésors. Car ce local est si élevé que l'eau
des pompes ne saurait y arriver, et, si éloigné, que les
secours seraient longs h y parvenir et à y être organisés.
Ici donc, encore, il y a beaucoup à faire (1).

    f1) Le Palais-des-Arts est, comme l'était l'Opéra de Paris, mûr
 pour un incendie. Construit entièrement en bois, en ce qui concerne
 les planchers et les charpentes, il serait impossible d'essayer d'étein-
 dre le feu qui, en un instant, aurait fait le tour des quatre corps de
 bâtiment.
    Des charpentes et des planchers en fer et plâtre présentent, ainsi
 qu'on l'a vu au nouveau Louvre, d'immenses avantages, à tous les
 points de vue, — et par leur faible volume, ils laissent des espaces
 considérables pour l'installation en mansardes ou à ciel ouvert, avec
 grillages, des services publics.
    Du reste, la plupart des poutres sont courbées, fendues ou pourries
 en prises. On peut dire qu'elles ne tiennent plus que par habitude,
 ou, comme au-dessus du musée des tableaux, par des tiges en fer.
 La toiture est aussi des plus défectueuses ; elle n'a pas assez de pente
 et ses tuiles creuses laissent infiltrer partout les eaux pluviales.
    L'effroyable tempête qui s'est déchaînée sur Lyon, dans l'après-
 midi du 21 juin dernier, [a démontré malheureusement, avec trop
 d'évidence tout ce qu'il y a de défectueux dans la construction récente
 des ciels ouverts ménagés dans les plafonds de plusieurs des galeries
 du palais. — La grêle a pulvérisé, en quelques minutes, les vitres
 de ces ciels ouverts que l'architecte avait oublié de munir de grillages,
 et les collections du muséum si habilement installées, naguère, par
 M. le docteur Lortet, ont éprouvé de graves avaries. . . . .
    Dois-je ajouter aussi qu'à l'intérieur du Palais le délabrement est
tel que beaucoup de portes sont disjointes, gauchies, et que depuis
des années, elles n'ont pas reçu de peinture, quoique exposées
journellement à la pluie. — Mais, dans ce fait, il ne faut voir qu'une
habitude locale . . . . à Lyon on sait construire          mais pas entre-
tenir. Voyez les portes en bois de nos églises. Les protége-t-on contre