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LI5 PAGE UU BARON DRS ADRETS. Ô09 une si inconcevable cruauté, ils n'ont aucune nouvelle de ce chef. Gardant les principaux moines comme otages, Blan- con ordonne aux plus jeunes religieux de guider ses soldats et de fouiller avec eux tous les points du monas- tère. Les trésors trouvés sans gardien dans une salle font pousser des cris d'étonnement et de convoitise aux hugue- nots Mais Biancon fait respecter ces richesses qui ap- partiennent à l'armée ; il place une garde fidèle à la porte qu'il ferme lai-même, et brûlant d'impatience, dirige les recherches avec une activité que. partagent ses soldats. Le terrible baron est un des chefs les plus intelligents de son parti ; le succès a toujours couronné ses entreprises; si sa main de fer impose une dure discipline, en campa- gne, il est facile à ses soldats quand ils pillent les papis- tes; lui seul d'ailleurs peut imposer la tranquillité à une ville qui frémit d'impatience comme Lyon la catholique. Chaque huguenot comprend la perte que ferait le parti protestant s'il était privé de ce chef et, sans espérer beaucoup de le retrouver vivant, puisque sa voix, ne répond point à l'appel des huguenots dans les cloîtres du monastère, on parcourt minutieusement toute l'île, les bâtiments, les chapelles, les cellules, les jardins et jusqu'à ces plis de rochers que la Saône baigne et qui laissent pousser de maigres broussailles dans leurs anfractuo- sités. Cependant, un soldat qui avait traversé l'église et investi d'un œil curieux les moindres coins du sanc- tuaire, aperçoit, dans un angle obscur, une porte étroite et basse surmontée d'une petite croix: en marbre noir. Il s'approche. La clef qui est à la serrure tourne en