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                        BEAUX-ARTS.                       71

    Ces deux noms appartiennent désormais à l'histoire de
l'orfèvrerie lyonnaise ; c'est à eux que cette branche
d'art dans laquelle notre ville fut de tout temps célèbre,
devra à notre époque sa rénovation.
    Il y a huit ans à peu près, on doit se le rappeler, cette
sorte de renaissance se manifesta par l'apparition du
magnifique ostensoir destiné à l'église de l'Immaculée-
Conception, qui était toute une révélation d'un art nou-
veau et annonçait déjà, de la part du savant architecte
qui en avait donné les dessins, ce qu'il était permis d'en
espérer , de même que cette œuvre révélait chez l'orfèvre
exécutant un sentiment artistique à la hauteur, des cir-
constances.
    Plus tard, M. Bossan remit à M.-Armand-Caillat les
dessins composant toute une chapelle archiépiscopale
dont chaque pièce, véritable chef-d'œuvre par la forme,
l'effet décoratif et l'exécution, mériterait une notice spé-
ciale et serait digne de figurer au mobilier d'une maison
princière. M. Bossan étudia aussi de nouveau, au même
temps, l'ostensoir de l'Immaculée-Conception et sut en
tirer un modèle assez distinct du premier et de beau-
coup supérieur, qui fut exécuté avec une richesse inouïe
pour Notre-Dame-de-la-Garde.
   Dans cet ensemble d'oeuvres remarquables au plus haut
point et dont on chercherait en vain l'équivalent, parmi
celles du moyen-âge, le génie, le goût , la patience et
l'adresse se sont prêtés un admirable appui. L'artiste
exécutant qu'inspiraient et passionnaient ces conceptions
magistrales, s'est surpassé, et lorsqu'on a pu contem-
pler à loisir cette splendide collection qui a valu à M.
Armand-Caillat, à l'Exposition universelle de Paris, la
 grande médaille d'or — suprême récompense du mérite
 artistique — il vous en reste un souvenir ineffaçable.