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258                      LA DIANA.

session des royaumes, duchés, comtés, baronnies, ou sei-
gneuries, prenaient la bannière du royaume ou des fiefs
dont elles entraient en possession. Pierre de France, sep-
tième fils de Louis le Gros, en épousant l'héritière de.
Courtenay, adoptait la bannière de Courtenay et la trans-
mettait à sa postérité. Les diverses .familles qui héritaient
successivement du comté de Flandres, les maisons de
Normandie, de Danemark, de Dampierre, de Hainault
quittaient leurs armes originaires pour prendre celles de
Flandres. Les princes des maisons de Dampierre et de
Bourgogne qui succédaient à la première maison de Bour-
bon, prenaient la bannière de la sirerie de Bourbon et
abandonnaient celles de Dampierre et de Bourgogne.
Toute l'histoire de la féodalité aux xn e et xm e siècles est.
remplie de changements semblables. Ce n'est que peu à
peu, et à mesure que les mêmes familles se perpétuèrent
dans la possession des mêmes terres, que les armoiries
devinrent une sorte de propriété pour les familles elles-
mêmes et finirent par se fixer dans les diverses maisons
au lieu de rester attachées aux terres. — D'ailleurs, quand
l'usage s'introduisit de porter les emblèmes des fiefs, non-
seulement sur la bannière, mais sur l'écu, dans les sceaux
et sur la cotte d'armes des seigneurs, en manière de pa-
rure et de vêtement distinctif, comme il était naturel que
tous les fils d'un même seigneur fussent vêtus, en quel-
que sorte, à la même mode, les couleurs et lesfig*ureshé-
raldiques qui, seulement alors, prirent le nom d'armoiries
ou d'armes, devaient paraître à tous les yeux comme une
sorte de propriété pour les enfants d'une même famille, et
delà, probablement, la première idée de l'hérédité des
armes dans les familles. Mais avant que cet usage ne fût
universellement adopté, il y eut comme une époque inter-
médiaire, où tantôt les terres donnaient leurs armes aux fa-