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164              LES TROIS GÉNÉRATIONS DU CAPITAL.

       Mais bûcheur, non; liardeur, allons donc! pas
besoin, du reste, et puis je ne pourrais pas ; petite santé,
voyez-vous ; le travail me fatiguerait.
       Aussi, j'ai lâché la grande boutique à papa, mais
je tiens le magot de l'indépendance. Bien-être, luxe,
plaisir, j'aime ça, je m'en paie. Et les grands beaux amis,
et les jolies petites amies, je m'en paie aussi ; enfin je
sais vivre, na !
       On dit que l'édifice fondé par grand-papa sera
fondu par moi, possible ; c'est l'œuvre de la troisième
génération.qui, ce faisant, je vous le jure, n'est pas la
moins utile des trois à la société : bénis-moi, société !
       D'ailleurs, le magot est lourd, il y en a pour un
temps ; et puis, quand le trou sera trop grand, on n'est
pas en peine pour le boucher, on se mariera tout comme
un autre quand on n'en pourra" plus.
       Et moi, pas bête, j'ai déjà eu l'idée de quitter ce
vilain nom à papa : il n'y a plus de Boisseau, je m'ap-
pelle Gaston de Froment ! c'est ça qui arrange un ma-
riage; vous verrez dans une dizaine d'années              la
petite ne sera pas trop malheureuse, hein.... ?

                                # # •
          Ah! la petite bête.... si je la connaissais!
                                        Victor CORANDIN.




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