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310 LES DU VERNEY. mettaient à même d'en tirer parti ? — Il a sans doute voulu montrer par là qu'il avait moins travaillé pour lui et les siens que pour l'humanité et qu'il comprenait que le fruit de ses longs et pénibles travaux appartenait plutôt à la généralité des savants qu'à sa famille. Il est aisé de voir qu'un pas immense sépare le grand du Verney de ce fils auquel l'histoire doit pourtant accor- der une place, car s'il ne lui fut pas donné d'atteindre à la réputation du plus célèbre anatomiste du dix-septième siècle, il n'en sut pas moins porter sans déchéance un nom que laienommée rendait lourd, * Une même ardeur pour l'étude, les mêmes goûts pour l'anatomie et par-dessus tout la même austère piété dis- tinguèrent le père et le fils. La science de nos jours suit d'autres errements et bon nombre d'anatomistes ne man- queront pas de sourire en pensant à notre célèbre com- patriote qui entremêlait ses dissections d'oraisons et de patenôtres. VI Je suis porté à croire, sans en avoir la preuve, que Jean François-Marie du Verney (1 ) est aussi fils de Joseph Guichard. Eloy le suppose fils de Pierre du Verney ainsi qu'Emmanuel-Maurice du Verney, et comme il se trompe pour l'un, il y a g-ros à parier qu'il ne tombe pas plus juste pour l'autre (2). Quoiqu'il en soit, du reste, du degré de parenté de ce personnage cité par Baron avec le chef de la famille mé- dicale des du Verney, je n'hésite pas à le ranger parmi ceux qui ont illustré un nom qui est cher au Forez. (1) On le désigne par erreur sous le nom de François-Maurice dans le Dictionnaire des sciences médicales de Panckoucke. (2) N.-F.-J. Eloy. — Dictionnaire historique de médecine ancienne et moderne, éd. de Mon's, 17781. 2, p. 124.