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                           BIBLIOGRAPHIE.                         315
           e
    Le xvi siècle marche dans la même voie.- « Ce fut, dit
 M. Pétrequin dans un beau langage, une série non interrompue
 de découvertes ; on peut dire que parmi les érudits qui formaient
 comme un vaste réseau sur tout l'Occident, la science alors eut
 réellement un culte et l'amour des livres fut une véritable pas-
 sion. L'apparition de scholies importantes, ia restitution d'un
 ouvrage mutilé, l'exhumation d'un manuscrit inconnu excitaient
 des transports comme eût fait la nouvelle d'une victoire. »
     Ces conquêtes n'eurent pas toujours le caractère pacifique :
 nous le verrons par les disputes sans fin dont furent l'occasion
 et l'objet les œuvres de Pétrone.
     11 n'est pas d'auteur, en effet, si l'on excepte Aristote, qui ait
 eu plus d'interprètes et dont le nom et !a personne aient
 été plus contestés et plus défendus. M. Pétrequin se plait à faire
 remarquer qu'entre tous les classiques l'auteur du Satyricon a
 eu le privilège de délasser les disciplines d'Esculape de leur
 austère profession. Ottavio Ferrari a dit malicieusement :
 « Nisi in OEsculapios incidisset, poterat ntedicorum turba
  « fer ire. »
     Le Pétrone, auteur du Satyricon, est-il bien celui dont parle
 Tacite dans ses Annales, qui, après avoir été le favori de Néron
  et l'intendant de ses plaisirs « arbiter elegantiarum » fut con-
. damné par ce tyran, en 66 ? Sur ce point comme sur beaucoup
  d'autres les opinions se multiplient et se contredisent. De Guérie
  qui étudie la question et dont le scepticisme railleur môle agréa-
  blement le pour et le contre, rappelle que Henri de Valois fait
  vivre l'auteur du Satyricon sous Marc-Aurèie ; Adrien son frère,
  sousGallien ; Statiiius, Bourdelot et Jean Leclerc sous Constan-
  tin ; LclioGiraldi sous Julien ; d'autres par une méprise assez
  plaisante en ont fait unévêque de Bologne.
      Quant à de Guérie, s'il osait se prononcer, il aimerait tout
  autant le supposer contemporain du philosophe Longin. Un
  savent italien a de même démontré par des raisons qu'il dit sans
  réplique, que cet ouvrage doit être rapporté au siècle des
  Antonin. !N'a-t-on pas été jusqu'à dire que Pétrone, en tant
  qu'écrivain satirique n'a jamais existé et que le véritable auteur