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518 CHRONIQUE LOCALE. attiré une foule énorme. Le grand prix de 20,000 francs a été gagne par un cheval à M. de Lagrangc. Un des coureurs s'est dérobe et s'est tué près de ia banquette irlandaise. Son cavalier en a été quitte pour des contusions. — Les conférences littéraires de M 1 " Ernst, au Palais des Arts, ont en un vrai succès. A chacune de ses séances, tout ce que Lyon contient d'écrivains lui faisait un auditoire empresse et sympathique ; la salle était pleine. Mme Ernst a l'habitude du public ; sa voix a de l'éclat, du mordant, et se plie mieux aux périodes vibrantes de Victor Hugo qu'aux tendresses de Lamartine. En femme qui connaît le monde, elle avait choisi pour Lyon des pièces de poètes lyonnais. Laprade, Soulary, Doucet, Tisseur. M"e Siefert ont été dignement et purement interprétés. — On nous annonce la mort d'un graveur de mérite, M. Baron, né à Lyon, le 14 juillet 1788. — On est occupé à démolir une des maisons qui sont en face des bâti- ments du lycée Ces maisons accusent parfaitement le style du xvue siècle, et, en effet, ou lit dans l'inventaire des archives communales : « 1646. « Agrandissement de 'la place située devant le collège de la Trinité, par la « démolition d'un groupe de maisons, acquis de Pierre Bâton, conseiller en « la sénéchaussée et S'ége présidial de Lyon. i> — La charmante et industrieuse ville d'Annecy nous promet, pour son Concours musical, une série de surprises parmi lesquelles une splendide fête vénitienne sur le lac. L'admirable situation d'Annecy se prête on ne peut mieux à ces féeries. — Le château de Beauvoir, ancienne résidence des dauphins du Vien- nois, a été vendu aux enchères, à Piomans (Isère), le 10 mai. C'est dans ce vieux manoir que furent signés les actes préliminaires de !a cession du Daùphiué à la France La mise à prix de Beauvoir était de 50,000 fr. — Un décret, impérial en date du 19 mai autorise le Lycée de Mà con à porter, désormais, le nom de Lycée Lamartine. — La vente du château de Monceau aura lieu le 1T juillet. —!• Une grande révolution agite et passionne la petite ville de Nantua. La famille Girod (de l'Ain), depuis longtemps inscrite au rang des bienfai- teurs du pays, avait fait cadeau à l'église d'un beau Saint Sébastien peint par Delacroix. Le tableau souffrant de l'humidité et la fabrique ayant des dettes, il a élé vendu 23,000 francs à un marchand de Paris, du consen- tement, paraît-il, de la famille du donataire, de M. le maire et. du Conseil municipal. Aujourd'hui, les journaux de Paris mènent grand bruit autour de cette vente ; on attribue à cette toile une valeur exorbitante, 80 à 90,000 francs; sous la pression des journaux, une pétition réclamant contre la vente se colporte et se signe, et, en fin de compte, le Conseil municipal a nommé une commission de cinq membres pour obtenir la réintégration du tableau. ; — On lit dans le Journal de Charleroi et je pense que toutes nos feuilles vont répétera l'cnvi la singulière nouvelle suivante : « Un chien de berger, soi disant atteint d'hydrophobic, est arrivé à Marchienne...» Ce chien, qui annonce lui-même qu'il est atteint d'une maladie terrible offre un des plus remarquables exemples do sagacité et d'intelligence q"uc la race canine ajl jamais donné'?. A. V.