page suivante »
LES DU VERNEY. 299 L'infatigable anatomiste avait mis la main à un cours d'opérations, mais on a commis la faute de ne pas le donner au public, sous prétexte qu'il y avait trop de retouches à y faire. Je ne parlerai pas des mémoires et des communications nombreuses que du Verney ne cessa de faire à l'Académie des sciences. Depuis 1674 (1) l'éclat dont son nom était environné lui avait ouvert les portes de cette savante compagnie. Dans cette distinction ambitionnée de tous, il prisa moins le titre lui-même que le droit qu'il lui donna de prendre part aux grands travaux de l'Académie. Du Verney figura au nombre des plus laborieux associés, et son ardeur ne fut ralentie ni par l'âge, ni par les infirmités pendant plus de cinquante ans qu'il vint s'asseoir au sein de la docte Société (2). Adversaire des idées de Méry dans sa théorie de la circulation du sang, il combattit pendant plusieurs séances les sophismes qu'on lui apposait : mais son éloquence, quoique convaincue, ne décida pas de la victoire qui resta, pour un temps à celui qui mettait au médicales. — Biographie médicale delà collection Panckoucke, Paris. 1821, t. III, p. 657. (1) — De Fontenelle ne fait entrer du Verney à l'Académie qu'en 1676, il y a cependant apparence qu'il y fut reçu dès l'année 1674, comme il est marqué dans les deux listes chronologique et alpha- bétique de MM. les académiciens que l'on trouve à la fin du second tome de l'histoire générale de l'Académie des sciences depuis son éta- blissement en 1666 jusqu'en 1699. Une autre preuve incontestable de la réception de M. du Verney l'aîné, dès 1674, c'est qu'il est déjà mentionné dans l'Histoire de l'Aca- démie, année 1675. (Voy. observ. div. à la fin du t. 2 des œuvres anatomiques de du Verney, p. 531.) (2) On peut voir dans l'histoire de l'Académie des sciences et dans le recueil des mémoires quelle prodigieuse activité il mit au service de la science.