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DE LA VALLÉE DE LA SAÔNE. 289 Il en fut de même dans toute l'Europe. La race mon- goloïde, traquée, repoussée, disparut en s'écoulant au nord et au midi, laissant çà et là quelques îlots, quelques té- moins que les siècles semblent avoir respectés. Les peu- ples connus dans l'antiquité sous le nom d'Ibères et de Li- gures, furent les derniers survivants en corps de nation, des antiques et premiers possesseurs de la Gaule. La civilisation de la pierre polie, à en juger par les nom- breuses traces qu'elle a laissées sur les bords de la Saône, n'atteignit jamais chez nous un développement bien re- marquable. Elle paraît même être restée inférieure à ce qu'elle fut en Suisse, par exemple, où les habitations lacus- tres ont révélé une industrie relativement plus avancée. Dans nos pays, elle avait atteint son apogée il y a 3600 ans. Peu de temps après, le bronze faisait son apparition. Quelques tombes de cette époque ont été retrouvées dans la vallée de la Saône. C'étaient de'simples caissons en dalles brutes. La famille celtique, qui en Bretagne, vers la fin de l'époque de la pierre polie et au commence- ment de l'âge de bronze, enterrait ses morts sous des dol- mens, ne paraît pas avoir pénétré jusque chez nous. A l'exception de deux ou trois pierres levées, d'un âge in- connu, on n'y trouve pas ces grands monuments en pierres brutes, si nombreux dans le nord et dans l'ouest de la France. On s'est préoccupé, avec raison,—et j'ai eu déjà l'occa- sion d'insister sur ce point,—de la contradiction qui existe entre les conclusions de l'archéologie et celles de la phi- lologie touchant l'époque de l'arrivée des Celtes dans nos contrées. Il résulterait en effet au premier abord de l'é- tude comparée des langues Indo-Européennes et de l'i- dentité des radicaux servant à désigner les métaux dans ces différentes langues, que la famille Aryenne connais- 19