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S04 LE PAGE DU BARON DES ADRETS. tranquille pour qu'ils pussent se réjouir beaucoup de l'arrivée de ces nouveaux venus. Le commandant de cette troupe était Blancon, qui, alarmé de l'absence et de la disparition du général, s'é- tait mis à sa recherche et venait, attiré par de vagues renseignements, s'informer s'il ne serait point volontaire- ment ou involontairement, hôte ou captif, retenu dans les murs du célèbre monastère. A la vue des huguenots péniblement occupés à leur bateau, les cavaliers mirent leurs chevaux à la grande allure et bientôt ils purent se faire entendre, échanger leurs craintes et demander des nouvelles du guerrier dont le sort inquiétait l'armée. Ce n'était point Blancon qui le premier s'était ému de la disparition du chef. Blancon, au châleau de Pierre- Scize, faisait exécuter les ordres du générai et veillait à ce que les catholiques ne fissent pas un retour offensif contre les vainqueurs ; dans sa vigilance, il voulut s'in- former des blessures de Flavio. L'enfant allait mieux, il accueillit avec joie le vaillant capitaine, mais sa pre- mière parole fut pour le baron. Blancon ne put répondre aux questions pleines de sollicitude du jeune blessé; il ignorait si son général était dans la ville ou en expédition. Pressé par Flavio, il fit demander aux différents postes de la cité où était le baron? Les cavaliers revinrent apportant la nouvelle aussi singulière qu'inquiétante qu'il avait disparu sans qu'on pût avoir le moindre soupçon sur son sort. Dans les guerres civiles, tous les malheurs sont à craindre. L'altenlion des huguenots éveillée, il s'agit immédiatement de s'informer si le général n'aurait point été victime d'un guet-apens et si un poignard catholique