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FRANÇOIS DE KOVEKS DE LA VALFEN1ÈRE. 4i)i) ment de l'abbesse » ; ces boiseries coûtèrent 900 livres. On voit que la religion , l'art et la récréation avaient chacun leur part dans ce somptueux bâtiment. On nous pardonnera si nous ne nous étendons pas longuement sur la description des façades et des or- nements du palais. Compter les ordres, les fenêtres et les frontons d'un édifice qui est tous les jours devant nos yeux, est, k notre avis, une tâche aussi fastidieuse pour le lecteur que pour le narrateur. Il est vrai que si les descriptions du temps passé avaient été plus complètes, on aurait pu reconstituer avec leur aide plus d'un mo- nument perdu ; nous espérons que la photographie et la gravure, plus généreuses que les écrivains, pour les édifices existants à notre époque , les transmettront avec une fidélité irréprochable au jugement des siècles futurs. De la Valfenière a un droit incontestable à nos éloges. Le plan et l'ornementation de son abbaye, qui sont aussi sages qu'élégants , eussent été déplacés partout ailleurs que dans le voisinage de la place et de l'édifice principal d'une grande cité. Les Dames de Saint-Pierre auraient pu aliéner avec avantage leur terrain pour aller construire leur monas- tère sur quelque point retiré de la ville. Elles ne l'ont pas fait, et nous n'avons pas à juger ici leur détermination. Mais en prenant le programme tel qu'il se présentait à notre artiste, en réfléchissant qu'il avait à édifier une abbaye royale dans le centre le plus actif, on pensera avec nous que le genre de décoration extérieure qu'il a adopté, les magasins, un certain caractère théâtral ré- pandu dans les ensembles, devenaient indispensables; la commune lyonnaise a amplement profité de cette judi- cieuse composition.