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420 AUTOUR DE LYON. ches, entassés aux déclivités ou aux sommets des monts (1). Cher, cheir se réfère au gaélique carr, qui a un sens identique, par la même loi que l'adjectif cher ou latin car-us, les rivières de Cher, jadis Chier, et de Gier au celtique ancien Kar-is ou Kar-us, et Ger du mont Ger-bier à Carr-bar, ainsi qu'il vient d'être expliqué à l'article Vir. Dès lors, bois des Cheyrs sonne « bois des rochers, des collines rocheuses ou crayeuses » (2) ; interprétation qu'affirment les nombreuses ccwr-ières ouvertes aux flancs des montagnes d'alentour, le village des Carr-ières qui en est proche, enfin, la nature du sol où la roche, trop voisine de l'humus et ça et là saillante, ne permet pas à la végé- tation forestière, soit taillis, soit futaie, d'arriver à un complet développement (3). Nous voici près de Chasselay, Cassiliacus, domaine des Cas- silius, et bientôt à : Monï-Luzin ou Luisan, sur lequel la tradition place une villa somptueuse de Licinius, ce hardi concussionnaire dont M. Monfa.con nous a conté si magistralement les faits et gestes. Ne touchons pas à la tradition et voyons avec elle le Mont- Licinius dans le Mont-Luzin. Reconnaissons néanmoins que le proconsul avait la passion des beaux sites et des contrées plan- tureuses ; et n'était le respect que je dois à la vindicative lé- gende, je dirais que Mont-Iwz-in, Mons .£«s-inius, lys-inius, Xis-innius (4) et Lfss-ieu, £î'ss-iacus (S), sa voisine, gardent, sans presque innover, la racine lus, Uws, Ihys, les, herbe, plante, végétal utile, gazon, herbe à regain, dans les divers (1) Le même, au mot chirat. —M. Onofrio, Essai d'un glossaire des pa- tois du Lyonnais, etc, au même mot. (2) Cf. Sciarr-a, boursouflure de lave refroidie, en dialecte sicilien (M. Onofrio d'après Brydone, ibid.) —aidp-oa et a-/.ip-fa>, terre blanche te dure, gypse, pierre. (3) Autour de Lyon, pp. 69 et 70. (4) Cf. Cartul. d'Ainay, n° s 25, 37, 6 1 . (5) Cf. id., n° 23.