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AUTOUR DE LYON. 421 dialectes néo-celtiques. Luzin serait ainsi le mont et Lissieu l'endroit fertile en herbes, plantureux. Ce que vous nous dites du pays autorise mon allégation ; mais je ne veux pas m'y tenir, Je remarque, chemin faisant, les deux : Billy, le vieux et le neuf, qui me rappellent les Billy, latin Billiacus de Loir-et-Cher, Billiatde \'km,.Billom, latin Billo- magus, de l'Auvergne; ce dernier, très-certainement celtique, de même que le Billio d'une inscription de Seyssel. Rue profonde (la) doit être une voie gauloise. Son peu de lar- geur, son encaissement, son existence plusieurs fois séculaire, tout tend à le démontrer. Cette voie vénérable mériterait d'être étudiée. Peut-être y- trouverait-on, soit sous le pavage du moyen-âge, soit aux parois des escarpements, quelques traces des chars rustiques de nos ancêtres, traces qui se recherchent aujourd'hui avec fruit et persévérance. Les vieux chemins d'origine celtique ou ligure, en Poitou, sont nommés cueille de callis; en Lyonnais, coulina du diminutif inusité callina. En revenant un peu sur nos pas vous m'amenez au : Bois i'Ars. Ce nom n'indique ni un incendie, ard-ere, ars-i, ars-um, ni un lieu où des brigands arrêtent, mais une limite de tribu, de clan, de domaine druidique, et parfois un retranchement établi à cette limite. Ars, dans cette double interprétation, appar- tient à l'armoricain arz où le z, équivalent du th comique, rem- place une dentale (1). Ars ou Arz en Dombes est latinisé Art-is à la fin du Xe siècle (2). Ars-is à la fin du XIe (3). Ars du Paladru apparaît sous sa forme Ars au xn e (4). (1) Cf. Legonidec, Dict. bret-franc, aux mots arz, harz. — M. de Rosenzwig. Répert. archéolog. du, Morbihan, 207. — E. Johanneau, Note sur lafantaine de la Herse, danslesUém. de l'Aead. eelt. t. III,p. 321, etc. (2) a Villa de Arlis» (Cartul. d'Ainay, n° 173, ann. 994). (3) « Vcrcherie...