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                         BIBLIOGRAPHIE.                       323

quatorze commentateurs fut longtemps la meilleure et la plus
recherchée.
* On peut en voir un exemplaire conservé dans la bibliothèque
du Palais Saint-Pierre ; on y trouve aussi l'édition si rare et si
curieuse de Pithou.
    Malgré les additions importantes fournies par le manuscrit
de Bude, Pétrone restait incomplet. Marinus Statilius eut la
gloire et le bonheur de contribuer, à son tour, à la restauration
du Saty ricon $&v la découverte, à Trau en Dalmatie, d'un frag-
ment important contenant la suite du festin de Trimalcion.
Jean Lucius en fit la collation et il en parut une première édi-
tion à Padoue, vers 1664. Mais à peine cette publication fut-elle
connue qu'une sorte de guerre civile éclata dans la république
des lettres. Pa-mi les savants de tous les pays qui entrèrent en
lutte, les uns tenaient pour la légitimité des fragments, les autres
les désavouaient. Les plus prudents, par crainte d'être dupes,
hésitaient, ne se prononçaient pas. Ils avaient le souvenir ré-
cent de ces mystifications dont usaient les savants entre eux en
manière de représailles ou d'amusante distraction.
    Adrien de Valois, Wagenseil, Vavasseur, se signalèrent parmi
les opposants. Ils rencontrèrent dans le médecin Petit un adver-
 saire toujours prêt aux gros mots et qui ne les ménagea guère.
 Le grand Condé prit parti dans cette bataille d'un nouveau genre
 pour lui, — et môme, il y reçut trois blessures sous forme d'é-
 pigrammes, — heureusement qu'il n'en mourut pas.
    M. Pétrequin raconte dans cet endroit si intéressant de son
 livre, que ce fut au Lyonnais Spon que revint le mérite de tran-
 cher le différend et de ramener la paix dans ce monde si troublé.
    Ce chercheur infatigable part de Lyon, s'embarque à Marseille,
 échappe comme par miracle aux pirates, aborde à Spalato,
 puis à Trau, et plus heureux que le célèbre médecin Meibomius,
 dans son voyage de Lubeck à Rome, entrepris avec tant de fer-
 veur et couronné d'un si grand mécompte, il peut voir de ses
 yeux, toucher de ses mains le fameux manuscrit ; il peut en
 constater, à des caractères irrécusables, l'ancienneté et l'authen-
 ticité. Si le doute, après Spon, eût été permis, M. le docteur